Le bulletin n°2 (B2) du casier judiciaire est un document méconnu du grand public, mais il joue un rôle central dans l’accès à de nombreux emplois réglementés, à certains concours et à des fonctions sensibles. Une mention défavorable peut suffire à bloquer un projet professionnel ou une évolution de carrière.
La bonne nouvelle ? Dans certaines situations, il est possible de demander l’effacement d’une condamnation du bulletin n°2 ou d’éviter qu’elle n’y apparaisse. Ce guide vous explique, de façon structurée, dans quels cas l’effacement est envisageable, quelles sont les conditions à remplir, les démarches concrètes à accomplir et le rôle d’un avocat à vos côtés.
Le casier judiciaire national est composé de trois bulletins :
Le B2 contient une partie seulement des condamnations : certaines y figurent, d’autres sont exclues par la loi. Il est consulté notamment pour les postes en contact avec des mineurs, les métiers de la sécurité, certains concours de la fonction publique ou les professions nécessitant une probité irréprochable.
Une mention au B2 peut donc avoir un impact direct sur un recrutement, une promotion interne ou l’accès à un concours.
Toutes les condamnations ne peuvent pas être effacées du B2. Le juge apprécie au cas par cas, en fonction notamment :
Il existe donc une vraie marge d’appréciation. L’important est de démontrer que la mention au B2 n’a plus de raison d’être au regard de votre situation actuelle et de votre projet professionnel.
Le premier levier, trop souvent ignoré, consiste à solliciter dès l’audience pénale la non-inscription de la condamnation au bulletin n°2. Cette demande peut être formulée par l’avocat ou la personne poursuivie.
Pour convaincre la juridiction, il est important de :
Le tribunal n’est pas obligé d’accéder à cette demande, mais il peut décider de limiter l’inscription au B2 ou de la supprimer pour certaines peines. Lorsque l’enjeu professionnel est déterminant, cette démarche est essentielle.
Si aucune demande n’a été faite à l’audience, ou si le tribunal l’a refusée, il reste possible d’agir après coup pour demander l’effacement d’une mention au B2. Cette procédure intervient alors que la condamnation est déjà inscrite au casier.
La demande s’appuie sur des critères classiques :
Plus votre dossier montre une rupture nette avec la période des faits (emploi stable, formation, famille, engagements…), plus la demande aura de chances d’aboutir.
La demande d’effacement d’une mention au B2 est adressée à la juridiction qui a prononcé la condamnation (tribunal correctionnel, tribunal de police, cour d’assises…). C’est elle qui reste compétente pour décider d’une modification des mentions au casier.
Un dossier solide repose sur des documents concrets. Il est conseillé de réunir :
La requête est généralement formulée par écrit, adressée au procureur de la République ou au président de la juridiction. Elle doit :
La demande est ensuite examinée :
En cas d’acceptation, la mention est effacée du bulletin n°2 et, dans certains cas, cela peut entraîner des effets sur le bulletin n°3. En cas de refus, il est parfois possible de réitérer la demande après un nouveau délai ou d’envisager une autre voie juridique, comme la réhabilitation judiciaire.
L’effacement d’une mention au B2 n’est pas la seule mesure possible pour alléger votre casier judiciaire. Il s’inscrit dans un ensemble plus large de mécanismes :
Le choix entre ces différentes options dépend de votre historique judiciaire (nombre de condamnations, gravité, ancienneté) et de vos objectifs (poste précis, concours, mobilité professionnelle). Un avocat peut vous aider à bâtir une stratégie adaptée.
La procédure d’effacement du B2 est technique et très liée à l’appréciation des juges. L’accompagnement par un avocat est fortement recommandé, car il peut :
Un avocat habitué aux dossiers de casier judiciaire sait quels arguments retiennent l’attention des magistrats et comment présenter votre parcours de façon claire et crédible.
Dans les demandes d’effacement du B2, certaines erreurs reviennent régulièrement :
Une démarche bien préparée, réfléchie et documentée a beaucoup plus de chances d’aboutir qu’une simple lettre de contestation envoyée dans la précipitation.
Une mention au bulletin n°2 du casier judiciaire peut peser lourdement sur votre avenir professionnel, mais elle n’est pas toujours une fatalité. Selon la nature des faits, le temps écoulé et votre parcours de réinsertion, il est possible de demander l’effacement ou d’éviter l’inscription au B2.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est essentiel de :
Chaque situation est unique : faire analyser votre cas permet d’éviter les fausses pistes et de construire une stratégie réaliste pour alléger votre casier et débloquer vos projets.
Qui peut demander l’effacement d’une condamnation au bulletin n°2 ?
La personne condamnée elle-même peut demander l’effacement d’une mention au B2, à condition que les peines soient exécutées et qu’un délai raisonnable se soit écoulé. Dans certains cas, l’avocat peut formuler et suivre la demande en votre nom.
Au bout de combien de temps peut-on demander l’effacement du B2 ?
Il n’existe pas un délai unique valable pour toutes les situations. Plus la peine est lourde, plus on attendra de temps après son exécution. En pratique, plusieurs années de comportement irréprochable sont souvent nécessaires pour espérer un effacement.
L’effacement du B2 entraîne-t-il automatiquement l’effacement du B3 ?
Pas systématiquement. Dans certains cas, l’effacement au B2 peut avoir des effets sur le B3, mais il peut aussi être nécessaire de demander spécifiquement une mesure concernant le bulletin n°3 ou une réhabilitation judiciaire plus globale.
Peut-on obtenir l’effacement du B2 si l’on a plusieurs condamnations ?
C’est plus complexe mais pas impossible. Lorsque le casier comporte plusieurs condamnations, la réhabilitation judiciaire peut être une voie plus adaptée car elle permet de traiter l’ensemble de la situation.
L’avocat est-il obligatoire pour demander l’effacement du B2 ?
Non, l’avocat n’est pas juridiquement obligatoire, mais son intervention est fortement recommandée. Il connaît la pratique des juridictions, sait quels arguments mettre en avant et comment présenter un dossier convaincant.
Que faire si ma demande d’effacement est refusée ?
En cas de refus, il est important de comprendre les raisons de la décision et d’identifier ce qui manque dans votre dossier (délai trop court, insuffisance de réinsertion, etc.). Une nouvelle demande peut parfois être envisagée après un certain temps, avec un dossier renforcé.
Vous envisagez de demander l’effacement d’une condamnation au B2 ? Contactez notre équipe pour faire analyser votre cas et être accompagné dans vos démarches.